Les damnés de Nanterre
Les damnés de Nanterre
De nombreuses personnes ayant des problèmes psychiatriques, ne pouvant vivre seules, viennent au centre d’hébergement de Nanterre. La quasi-totalité des services de psychiatrie de la région parisienne ne les prend pas en charge car ils n’ont plus de lits pour ce type de patients. Ces malades restent donc dans la rue.
De nombreuses personnes ayant des problèmes psychiatriques, ne pouvant vivre seules, viennent au centre d’hébergement de Nanterre. La quasi-totalité des services de psychiatrie de la région parisienne ne les prend pas en charge car ils n’ont plus de lits pour ce type de patients. Ces malades restent donc dans la rue.
Un SDF attend une serviette avant de prendre sa douche.
Un SDF attend une serviette avant de prendre sa douche.
Au centre d’hébergement, les couples se forment au hasard des rencontres.
Au centre d’hébergement, les couples se forment au hasard des rencontres.
De très jeunes femmes arrivent à Nanterre. Certaines sont enceintes. Il est extrêmement difficile de trouver une structure adaptée à leur situation. (Foyer pré et post-maternel, famille d’accueil). Quand les mères refusent les contraintes imposées par ces structures, leur enfant est placé à la DDASS ; tandis qu’elles retournent dans la rue.
De très jeunes femmes arrivent à Nanterre. Certaines sont enceintes. Il est extrêmement difficile de trouver une structure adaptée à leur situation. (Foyer pré et post-maternel, famille d’accueil). Quand les mères refusent les contraintes imposées par ces structures, leur enfant est placé à la DDASS ; tandis qu’elles retournent dans la rue.
Le dortoir des femmes. Hélène était cadre supérieur. Son mari est décédé brutalement. La cellule familiale a « explosé ». Hélène est dans la rue depuis 8 ans. Elle m’a demandé de la photographier avec son sac « Lancel », seul souvenir d’une époque heureuse et révolue.
Le dortoir des femmes. Hélène était cadre supérieur. Son mari est décédé brutalement. La cellule familiale a « explosé ». Hélène est dans la rue depuis 8 ans. Elle m’a demandé de la photographier avec son sac « Lancel », seul souvenir d’une époque heureuse et révolue.
Le réfectoire. Tous les hébergés qui arrivent en bus ont droit à un repas chaud.
Le réfectoire. Tous les hébergés qui arrivent en bus ont droit à un repas chaud.
Dans la cour du centre d’hébergement en plein hiver.
Dans la cour du centre d’hébergement en plein hiver.
La cour du Centre d’Hébergement et d’Assistance aux Personnes Sans Abri de Nanterre est particulièrement immonde.
La cour du Centre d’Hébergement et d’Assistance aux Personnes Sans Abri de Nanterre est particulièrement immonde.
Gérard, 40 ans, est dans la rue depuis 18 ans.
Gérard, 40 ans, est dans la rue depuis 18 ans.
En été, le centre d’hébergement est souvent surpeuplé. La seule solution pour les SDF est de dormir dehors. Combien d’été seront nécessaires avant que nos gouvernants s’aperçoivent que la misère ne s’arrête pas le 15 mars, que les pauvres ne partent pas en vacances, et qu’il convient de garder les centres d’accueil ouverts toute l’année.
En été, le centre d’hébergement est souvent surpeuplé. La seule solution pour les SDF est de dormir dehors. Combien d’été seront nécessaires avant que nos gouvernants s’aperçoivent que la misère ne s’arrête pas le 15 mars, que les pauvres ne partent pas en vacances, et qu’il convient de garder les centres d’accueil ouverts toute l’année.
Au centre de Nanterre, l’alcool est interdit. Les accueillis en état de manque fouillent dans les poubelles afin d’y trouver des bouteilles de vin.
Au centre de Nanterre, l’alcool est interdit. Les accueillis en état de manque fouillent dans les poubelles afin d’y trouver des bouteilles de vin.
Un SDF dans la douche de l’antenne médicale.
Un SDF dans la douche de l’antenne médicale.
Cet homme vient d’être victime d’un malaise dû à une trop grande absorption d’alcool. Un employé le lave au balai-brosse.
Cet homme vient d’être victime d’un malaise dû à une trop grande absorption d’alcool. Un employé le lave au balai-brosse.
Cet homme est atteint de troubles psychiatriques graves. Son état nécessite des soins médicaux urgents qu’il refuse. L’équipe médicale tente de l’emmener au Centre psychiatrique de Sainte-Anne.
Cet homme est atteint de troubles psychiatriques graves. Son état nécessite des soins médicaux urgents qu’il refuse. L’équipe médicale tente de l’emmener au Centre psychiatrique de Sainte-Anne.
Arrivée à Nanterre d’un bus de la Brigade d’Assistance aux personnes sans-abri. Ils sont particulièrement inconfortables et les gens y sont entassés. Leurs particularités : aucune ouverture vers l’extérieur, pas de sanitaires et très peu d’aération. Les conséquences sont désastreuses, surtout en été quand la chaleur est étouffante (malaises dus à l’alcool, bagarres…).
Arrivée à Nanterre d’un bus de la Brigade d’Assistance aux personnes sans-abri. Ils sont particulièrement inconfortables et les gens y sont entassés. Leurs particularités : aucune ouverture vers l’extérieur, pas de sanitaires et très peu d’aération. Les conséquences sont désastreuses, surtout en été quand la chaleur est étouffante (malaises dus à l’alcool, bagarres…).

Les damnés de Nanterre

Éditions Centre national de la photographie, collection Photo Notes, 1995.

Lorsque je regarde mes photographies réalisées en 1995 au centre d’hébergement des personnes sans-abri de Nanterre, il me revient en tête des images de violence et de bestialité d’un lieu avec ses lois, ses codes, sa hiérarchie , et où le plus pauvre d’entre nous doit se battre s’il veut survivre.

Chaque matin, lorsque je franchissais les lourdes barrières de cette ancienne prison, j’entrais dans un autre monde, un véritable cloaque à dix minutes de Paris.

Corps meurtris sous la douche, odeur d’alcool, d’urine, et de transpiration, coups, humiliations, plaies, gale, poux, couples furtifs traversant les dortoirs. Quelques prénoms. Hélène, Gérard, Abdou, André, Alain. La solitude et le désespoir.

A Nanterre, j’ai connu le degré zéro de l’humanité.